Symbolisme de la croix

Publié le 26 Septembre 2022 à 15h33

La croix est présente dans de nombreuses cultures. Je rassemble ici 4 courants :

• Chrétien
• Égyptien
• Celte
• Alchimique

À chaque fois, j’aborde d’une part le symbolisme et d’autre part l’utilisation concrète que l’on peut faire de ce symbole.

Je sais que certains ont du mal avec la religion chrétienne. Souvent dû à une mauvaise expérience dans l’enfance. Beaucoup de culpabilisation et très peu de clés d’évolution.
Je le comprends, mais je vous invite quand même à appréhender les textes avec un œil nouveau, sans l’interprétation des hommes, mais avec votre œil d’initié.

L’axe vertical représente la connexion au divin. C’est la transcendance, l’homme qui se relie à quelque chose qui le dépasse.
L’axe horizontal représente la relation entre les hommes. La capacité de rayonner dans le monde ce que l’on a touché dans l’axe vertical.

La croix nous enseigne l’équilibre entre le divin et l’humain, le sacré et le matériel. On peut avoir tendance à dissocier les deux, la croix nous enseigne la capacité à les unir.

C’est aussi un équilibre entre ce que l’on reçoit et ce que l’on donne. En travaillant sa reliance au sacré (l’axe vertical) on reçoit énormément. La question que l’on peut se poser c’est de savoir comment on peut transmettre un peu de ce que l’on reçoit autour de soi, dans le monde des hommes (axe horizontal).

Elle représente aussi la résurrection, mais je développe ce point en détail dans la partie alchimie

Cela dépasse le simple concept de mâle et femelle, il s’agit de principes. On les retrouve dans de nombreuses traditions.
C’est l’union du spirituel et du matériel, elle peut d'ailleurs signifier “la vie terrestre” et “la vie après la mort”.
Le point important, c’est que les deux ne font qu’un et ne sont pas dissociés.

On retrouve cette même symbolique d’union des 2 principes dans la mythologie égyptienne avec le triptyque Isis, Osiris et Horus. Isis représente le principe féminin, Osiris le principe masculin et Horus est l’union des deux.

Le mot ankh signifie vie. Étymologiquement, elle est utilisée dans certains textes pour signifier graine de vie ou fleur.

Il y a pour moi 2 clés ici, la première c’est de percevoir la force de vie dans chaque chose. Il est souvent plus facile de se connecter à sa propre essence de vie, cette force qui anime le corps.
Mais apprendre à la percevoir dans toutes les formes de vie est une chose qui change profondément sa vision du monde. On se rend compte que le sacré est ici sur la terre. Ça rejoint la première symbolique d’union des opposés.

La deuxième clé est de laisser germer cette force de vie, à l’image de la graine. Notre société actuelle ne nous incite pas à le faire. Au contraire, on nous apprend à l’étouffer et la faire taire au lieu d’apprendre à s’y relier et la cultiver.
C’est un fait, mais pas une fatalité. En réalité, même dans cette société, peu importe la situation, on peut toujours se relier à cette force de vie et la laisser émerger.

La croix celtique est composée de 2 parties :

• les quatre branches
• les trois cercles

Les 4 branches peuvent représenter les 4 éléments ou encore les 4 saisons. La croix est souvent appelée roue et indique une notion de changement.
Les saisons sont en perpétuels changements. Les éléments aussi peuvent passer d’un à l’autre suivant leur chaleur.

Les 3 cercles symbolisent les 3 mondes : Keugant, Abred, Gwenwed. Que l’on peut imagé par : le néant, le monde des hommes et le paradis.

L’homme se retrouve au milieu, entre le paradis et le chaos, dans un perpétuel cycle de changement inéluctable. On peut retrouver ces 3 mondes à l'intérieur de l’homme.

• Gwenwed, représente l’esprit, la dimension spirituelle de l’homme
• Abred, représente la part humaine, mentale émotion corps.
• Keugant, le non manifesté. Le vide

Ce qui suit est une interprétation personnelle, il est assez difficile de trouver des sources fiables concernant cette croix.
Ce n’est donc pas un enseignement druidique ou celte, mais un point de vue dans le but de donner des pistes de compréhensions.

Le centre immobile et immuable
La croix est un symbole de changement, mais le centre, lui, ne change pas. C’est la part humaine qui est sujette à ces vagues de haut, de bas. Un des enseignements de cette croix est d’arriver à trouver le centre, qui lui, reste immobile et imperturbable.
Trouver ce centre, c’est trouver un point d’ancrage.
Il ne s’agit pas de trouver un moyen de fuir le chahut du monde extérieur, mais de trouver un point stable pour traverser la tempête.
C’est un peu le phare qui guide à travers la tempête. On cesse de se concentrer uniquement sur la tempête, mais on porte son attention sur cette lumière qui nous guide.

Le paradis est déjà à l'intérieur
Dans mes recherches pour cet article, je suis tombé sur une autre représentation des 3 cercles :

Dans cette représentation on voit que le cercle Gwenwed est mis à l'extérieur et représente le monde de l’après-vie. Alors que dans la croix c’est un cercle qui est au centre. Je trouve que c’est une très belle image, qui montre que l’homme porte déjà en lui cette dimension spirituelle. Qu’elle est même au centre et à l'extérieur de lui. Ce que l’homme prend pour "le réel" n’est peut-être en fait que l’illusion.
Dans cette vision, la matière n’est qu’une partie du spectre, mais n’a en réalité jamais été séparée du monde de l’après-vie. Elle en fait même partie !

La croix en alchimie peut représenter les 4 éléments. Avec en son centre, à la croisée de ces éléments, un cinquième.
Pour l’alchimiste les 4 éléments ne sont en fait que des manifestations différentes du même élément, le 5 ème.
Pour schématiser ce phénomène, on peut prendre l’image d’une flûte. L’aire qui traverse la flûte, c’est le 5ème élément. La note qui est jouée correspond à un élément. Quelle que soit la note, c’est le même air, mais sa vibration change.

La croix est le symbole de la mort et de la renaissance. Tout au long de sa quête, l’alchimiste sera confronté à la mort apparente (la mort de ses apparences). C’est un élément primordial !
Pour avancer, il devra remettre en question ce qu’il prend pour vrai. Accepter de perdre ses croyances, de changer.
C’est une étape qui peut sembler difficile, surtout la première fois. On a l’impression qu’on ne sera plus nous même, alors qu’au contraire c’est acceptant de lâcher ce que l’on pensait être que l’on peut devenir ce qu’on est vraiment.
C'est un processus infini, on ne cesse jamais d’évoluer. On peut être tenté par l’apparent confort de la stagnation. La croix est là pour rappeler que s' il veut réaliser la quête, l'alchimiste doit évoluer.
Il amusant de voir qu’en langue des oiseaux, croix peut s’entendre croîs (de croître, grandir) qui rejoint bien la notion d’évolution

Pour réaliser la pierre, l'alchimiste devra marier le soufre et le mercure. Pour ce faire, il devra d’abord les rectifier.
Si on regarde les symboles respectifs du mercure, du soufre et de la pierre philosophale :

On voit que la pierre est composée du symbole du soufre et du mercure, sans leurs croix. La croix représente la partie qui a besoin d’être rectifiée. L’ombre dont on doit se libérer si l’on veut trouver la pierre cachée.
Ce qui rejoint le symbolisme de l’évolution nécessaire pour réaliser le grand œuvre.

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