L'élement Terre
dans la tradition chinoise
Publié le 15 Octobre 2022
Élément central des cinq éléments, on la représente d'ailleurs souvent au centre. Elle est l'élément stable qui permet les transformations.
Compréhension de la terre
La saison qui lui est associée est soit l’été indien (juste après l’été), soit entre chaque saison. La période d’après l’été est le moment de la récolte, le moment où l’on acquiert les résultats de nos actions passées.
La terre enseigne à savourer ses réussites. Quelle que soit l'échelle de la réussite, même pour les toutes petites victoires du quotidien, apprendre à les célébrer.
Il correspond au fait d’ancrer, d’incarner, dans le sens de mettre dans la matière. C’est l’action de rendre tangible et palpable.
Dans le corps, c’est le moment où l'on métabolise les aliments pour les intégrer. Elle est d'ailleurs reliée à l’estomac et à la rate.
Si on reprend l’exemple d’une séance de sport : le bois est le moment de l'échauffement, le feu est le moment de l'entraînement en tant que tel, et la terre est le moment où l'on reconstruit le muscle après la séance.
La terre est reliée aux traditions, à la l’ancestrale. C’est la mémoire des générations qui nous ont précédés que l’on porte en nous. C’est la capacité de transmettre une culture de génération en génération.
La tradition taoïste s’est transmise par voie orale, les livres ayant été brûlés par le gouvernement chinois de l’époque. On a pourtant encore accès à cet enseignement. Elle a réussi à traverser les âges, sans être (trop) dévoyée.
En excès c’est l’incapacité à évoluer. Il y a un équilibre à trouver entre tradition et évolution. Ce sera au métal de faire ce tri entre ce que l’on garde et ce dont on doit se libérer.
On porte par exemple certaines peurs ancestrales qui ne sont plus d'actualité aujourd’hui.
La terre peut être associée à tous les autres éléments. Il arrive qu’elle soit pratiquée après chaque élément.
Elle permet l’ancrage dans le corps et c’est quand même le but de toutes ses pratiques, améliorer notre condition d’humain.
La terre permet de se rattacher au concret, d’éviter les dispersions.
Dans l’alchimie
La terre est un élément stable et neutre qui permet l’union des forces contraires.
Si deux forces vont dans des directions opposées, elles ne peuvent pas fonctionner ensemble. Elles s'éloignent juste l’une de l’autre.

Cependant, si on les rattache à un élément commun, leur sens opposé n’est plus un problème et devient même une des raisons de leurs rencontres.
C’est l’essence de la terre, que l’on appelle aussi “sel” en alchimie occidentale.

Les 2 natures de la terre
Terre Yang
Les personnes avec une terre yang puissante sont inébranlables. À la différence de l’eau qui sait s’adapter pour traverser les difficultés, la terre sait y faire face sans détour. Il n’y a en pas une mieux que l’autre. Bien qu’on puisse être plus eau que terre, apprendre à développer ses 2 approches ne peut être que bénéfique.
La force sans souplesse finira par briser, la souplesse sans force ne pourra que suivre le courant.
La terre yang apporte une énorme capacité à la résilience. C’est un peu l’archétype du stoïcien pour ceux qui connaissent. Ils ne sont pas ballottés par leurs émotions ou les événements de la vie.
Ce sont des personnes avec une bonne constitution physique, robuste, capable de faire face aux climats difficiles.
Encore une fois, on peut tous travailler ses éléments. Si vous vous sentez de faible constitution, il se peut que de travailler la terre aide à l’améliorer.
En excès, la terre yang a tendance à figer, à nous empêcher d’évoluer et à justement nous couper du mouvement.
C’est peut-être aussi des personnes qui sont coupées de leurs émotions et de toute forme de spiritualité, des personnes “terre à terre”.
Ce sont aussi des personnes souvent très à cheval sur la tradition. Transmettre sans déformer les textes c’est bien, mais il faut aussi savoir les faire évoluer et les adapter à l’époque et au public.
Terre yin
L’image de la terre yin, c’est l’humus. Une terre fertile dans laquelle la vie peut pousser. Ce sont des soutiens pour les autres, ils sont au service. Il y a la notion de nourrir les autres pour les aider à pousser.
Ils restent des terres donc sont stables, mais bien plus malléables. Ils sont moins rigides, mais surtout ce qu’il y a à retenir c’est la notion de service.
On a vu que la terre avait la capacité de lier les opposés, c’est une des qualités de la terre yin. Il est un liant, un pacificateur.
En excès, ils s’oublient eux pour servir l’autre. Lorsqu’on a une terre yin trop présente, il faut veiller à ne pas être exploité et épuisé par des personnes qui en abuseraient.
Un excès de terre yin peut aussi amener à une suradaptation. À trop vouloir s’adapter, on en oublie ce qu’on est nous.
Équilibrer la terre
Manque de terre
Lorsqu’on manque de terre, on peut travailler la terre mais aussi le feu qui permet de nourrir la terre.
L’exemple parfait de ce processus de transformation du feu en terre, c’est le sport.
Une action feu (l’activité physique physique), construit de la matière (muscle).
C’est aussi vrai dans à d’autres niveaux, mettre des actions en place (feu) va permettre de construire un projet (terre).
Toute construction est précédée d'une action, ça parait évident, mais dans certains domaines on peut l’oublier.
On peut aussi vérifier que le bois n’étouffe pas la terre.
Attention à la trop grande dépense d’énergie , qui peut être contre-productive.
Le sport renforce le corps, mais en excès il le fragilise. On peut même avoir des fractures de fatigue liées au sur entrainement.

Elements à travailler lorsqu'on manque de terre
Excès de terre
Un excès de terre peut se matérialiser par un refus d’évoluer. On reste figé sur nos positions. La terre apporte de la persévérance, mais en excès elle a tendance à figer.
Tout a besoin d’évoluer, refuser d’évoluer c’est stagner.
Le premier point que l’on peut travailler c’est le métal. En faisant le tri entre ce qui a besoin d’être gardé et ce dont a besoin de se libérer. À l'échelle d'une personne, il est important de connaître ses valeurs, son socle. Mais il est aussi important de reconnaître les points qui n’en font pas partie et qui ont besoin d’être transformés.
En lisant cet article vous êtes dans une attitude terre de réception, mais il est important de ne pas croire aveuglément ce que je dis. Ce serait typiquement un excès de terre. Mais de faire le tri, de ne prendre que ce qui résonne pour vous (c’est le métal qui permet de faire le tri).
Dernier exemple de non-transformation en métal, ce sont les habitudes. On a tous des habitudes, même parfois des habitudes transgénérationnelles (on fait ça parce que nos parents le faisaient), ou des habitudes de groupes (je fais ça parce que tous les jeunes le font).
Apprendre à faire passer la terre en métal, c’est apprendre à ne pas le faire juste parce que c’est comme ça. Mais apprendre à faire le tri entre ce que je fais parce que c’est juste pour moi et ce que je fais parce que “c’est comme ça”.
La terre domine l’eau. On le voit bien, une personne très rigide (excès de terre) ne sera pas fluide. Travailler à développer cette fluidité permet de contrebalancer cet excès de terre.
Le bois pourra être utile aussi. Il a la capacité d’évoluer, c’est même dans sa nature, il ne cesse d’évoluer toute sa vie.

Elements à travailler lorsqu'on a un excès de terre
Travailler la terre
Méditation
Étape 1 : L’ancrage
La technique d’ancrage la plus connue est de visualiser des racines qui descendent dans la terre.
On peut aller plus loin en prenant conscience de la gravité. Sentir que la terre exerce une force qui nous attire. Ça aura aussi pour effet d'équilibrer l’élément eau qui est complémentaire à la terre.
Pour finir, on peut se concentrer sur le contact entre le corps et la terre. La surface qui touche le sol (si on pratique debout ce sera le dessous du pied)

Étape 2 : Conscience de l’environnement
Entrer en contact avec son environnement, essayer de prendre conscience du monde qui est autour.

Étape 3 : Intégration
Cette partie est pour moi la plus importante et celle qui donne le plus de résultats. Elle peut sembler assez bizarre et même si on ne voit pas du tout comment faire, je vous invite vraiment à tester ! Nous savons naturellement le faire, c’est le mental qui a du mal.
Le corps est traversé par une énergie, que les Chinois l'appellent chi, mais on la retrouve dans toutes les cultures sous des noms différents.
L’idée c’est d’aider les cellules du corps à absorber cette énergie.
Pour certains, juste cette phrase suffira pour faire l’exercice. Si ce n’est pas le cas, on peut le faire organe par organe et au lieu de prendre le mot chi ou énergie on peut utiliser “air”. Imaginer que de l’air rentre dans l’organe.
Normalement on sent assez vite que quelque chose passe ça permet au mental de lâcher un peu prise.

Les activités du quotidien
Ce qu’on peut faire dans son quotidien pour développer la terre :
- Fêter ses réussites 🎉. Peu importe le niveau de la réussite.
-
Développer sa résilience : Que ça soit face aux intempéries, aux bouchons ou toutes les petites épreuves du quotidien. Au lieu de les subir, en acceptant d’y faire face pleinement, on nourrit la terre.
La montagne ne peut pas fuir la tempête ou l’incendie, mais elle ne sera pas non plus détruite ces épreuves. Développer la terre c’est développer cette force qui permette de faire face aux épreuves sans qu’elles nous détruisent.
Les points de pressions
Deux points de pression sur le méridien de l’estomac. Ils font partie des 12 points étoiles, selon la théorie des 12 points étoiles de Ma Dan Yang

Point E36

Point E44
Alimentation
Les aliments à favoriser :
- Les aliments chauds. Pour la médecine traditionnelle chinoise, l’estomac va commencer par réchauffer les aliments avant de pouvoir les digérer. En chine ils vont même jusqu’à boire quasi exclusivement de l’eau chaude ! (même si ça vient aussi du fait que l’eau n’est pas potable en chine)
Les aliments à éviter :
- Les crudités. Même si c’est choquant, il y a des gens (ou des périodes) pour qui les crudités ne sont pas forcément les plus adaptées. En tout cas en grande quantité. Je suis convaincu que le corps sait ce dont il a besoin, si vous adorez les crudités c’est sûrement que c’est bon pour vous. Si vous n’aimez pas ça, il ne faut pas culpabiliser ou se forcer, c’est peut-être que justement ce n’est pas adapté.
- Boire trop d’eau ! Là encore c’est contre-intuitif. Lorsqu’on boit beaucoup, on perd des sels minéraux. “Sel minéraux”, on sent que c’est lié à la terre. Certains coureurs de haut niveau ont d'ailleurs eu des problèmes dans des courses de longue distance à cause de la surhydratation.
Les autres éléments
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Emilien V.